Mocoa

Mocoa, Colombie – 14-17/08/2016

Depuis le froid de Pasto nous arrivons aux températures tropicales de Mocoa chez notre chère Suisse, Tamara de Lully qui nous attend devant sa nouvelle maison ! C’est génial de la voir maintenant dans son monde colombien et avec son copain Julio ! A la voir, nous n’avons nul doute qu’elle s’est très bien intégrée.

Tam et Julio, nous font découvrir la cascade magique fin del Mundo. Après une belle balade dans la forêt amazonienne, nous craquons pour la beauté de la rivière. Elle est d’une telle clarté que nous ne pouvons pas nous empêcher de fair un gros saut ! La rivière est composée de plusieurs bassins propres à la baignade et reliés par des cascades les unes plus belles que les autres !

En continuant notre chemin pour la fin du monde, nous sommes pris dans une grosse pluie tropicale ! Mais la récompense y est ! Une chute d’eau de plus de 70 m. Magnifique!

Le soir nous partons pour une cérémonie spirituelle avec le chaman Jaime. C’est une soirée inoubliable remplie d’émotions.

Cérémonie d’ayahuasca

Mocoa est à l’entrée de l’Amazonie. Cette ville et toute la région du Putumayo sont réputées pour leurs chamanes et leurs plantes médicinales. Nous vous en avions déjà parlé dans notre article dans l’Amazonie péruvienne.
Après s’être informé avec Tamara, elle nous conseil de faire une expérience médicinale enrichissante spirituellement avec Jaime, un chamane de 32 ans de métier. Son expérience et le fait que Tam le connait, cela nous met en confiance et nous le contactons.
Nous arrivons en taxi et un homme d’une cinquantaine d’année se présente. C’est Jaime, le chamane. Il nous guide jusqu’à sa maloca où nous allons vivre une expérience médicinale. La maloca est un lieu isolé à l’entrée de la forêt. C’est une cabane en bois avec juste un toit mais sans vraiment de parois. C est plutôt un abris où en son coin brûle un petit feu et aux alentours, plusieurs plantes médicinales grandissent tranquillement entourés de la jungle.
Nous attendons trois autres personnes et nous commençons le rituel à huit guidé par notre chamane. Jaime commence par nous expliquer que l’Ayahuasca ou Yagé est une liane et une plante sacrée, qu’il en connait sept variétés différentes et son symbole est le feu. Elle est la plante union la masculinité et la féminité. D’elle même jailli la vérité, la sagesse et la lumière. Cette plante à la propriété de nous faire travailler physiquement (tout le corps) et psychiquement (les pensées). Elle va retirer certaines choses mauvaises de notre corps et faire jaillir la lumière qui est en nous.

Pour préparer une boisson d’ayahuasca, il vous faut cueillir une liane de plus de sept ans. Il faut la laver et la faire bouillir plusieurs heures. Ensuite, il faut séparer les corps précipités en filtrant la partie aqueuse. Cette dernière sera notre breuvage. L’opération se répète au moins trois fois pour avoir une bonne qualité de Yagé. A feu doux, cela dure 15 jours de cuisson.

Jaime nous dit aussi que après l’ingestion du liquide d’ayahuasca, étant donné que c’est une plante qui chasse le mal. Le mal doit sortir d’une certaine manière. Il est normal d’avoir des nausées, des vaumissements ou des diarrhées pendant la cérémonie curative. Nous aurons aussi certainement des hallucinations mais contrairement aux drogues de synthèse ou autres breuvages d’autres chamanes, nous serons conscient tout du long de notre expérience. Car son breuvage est constitué uniquement de liane d’ayahuasca et d’eau. D’autres chamanes y ajoutent une plante nommée le borachero ou encore un dérivé de la mescaline. Qui vous fait perdre conscience, augmente la peur et la dépression. Certaines préparations peuvent même occasionner la cécité de la vision ou une altération du système nerveux. Un bon chaman avec expérience est crucial.
Il nous rassure tout de même que notre expérience sera belle et tout du long guidée. En cas de crainte, il sera là pour nous rassurer. Nous commençons…
Après une première demi-heure tranquille, l’ayahuasca se fait sentir et travaille.

L’expérience aura durée environ cinq heures. Durant ce temps, nous avons beaucoup pensé et rêvé. Nos états sont passés du sentiment d’alégresse au sentiment inconfortable. Nous avons rit et pleuré. Nous nous sommes aventurés dans ce monde irréel mais pourtant si proche de la réalité. Une quatrième dimension que nous pouvions quitter à tout moment grâce à notre conscience. Nous avons tous vu des choses qui nous parlaient personnellement d’où l’enrichissement personnel de l’expérience.
Sans trop rentré dans le détail, l’expérience fut bonne pour nous quatre. Cependant, Amandine et Nadia n’ont pas trop apprécié l’expérience. Elles étaient plutôt préparées à voir dérouler un film sur elle-mêmes plutôt que de vivre cette expérience en tant qu’acteur conscient et libre d’action et de pensée. Du coup, elles n’ont pas apprécié le fait que l’ayahuasca travaillait leur corps. De notre côté, Ilona a beaucoup apprécié se qu’elle a vu. Au début, elle a beaucoup pleuré et ensuite énormément rit. Jaime nous dira que les pleures sont souvent un passage de solidification ou fortification de sois-même donc positif. Les rires sont une augmentation de notre énergie spirituelle. Du côté de Richard, il a été enchanté par sa conscience totale durant toute la cérémonie et de la joie qui l’inondait. Se plongeant au plus profond de son cerveau pour y trouver des réponses à toutes sortes de ses questions.
A la fin de l’expérience nous avons tous bu de l’eau pour arrêter les effets de l’ayahuasca. C’est ici que nous avons été aux toilettes et ensuite nous avons pu aller nous coucher avec le corps purgé et l’esprit pleins de sentiments et de nouvelles visions.
Après réflexion, nous sommes tous ressortis renforcé par cette expérience médicinale et spirituelle mais nul d’entre nous n’a ressenti le besoin de réitérer dans l’immédiat la cérémonie. Ce fut une belle expérience. Merci Jaime.

Le lendemain, nous nous rencontrons avec Tamara qui nous propose de voir en quoi consiste vraiment son travail de physiothérapeute. Nous apercevons son professionnalisme. Ses patients sont des enfants. Son travail apporte du progrès dans la vie de ces enfants. Et ces progrès sont visibles et gratuits grâce à Tam. Il est bon de voir que ces enfants sont entre de bonnes mains. Son travail est remarquable!

Nous mangeons encore une dernière fois avec Julio et Tam puis nous les quittons avec tristesse pour poursuivre notre chemin un peu plus au nord de la Colombie.

 

San Agustin

San Augustin est une jolie petite ville où des statues en pierre volcanique ont été déterrées et peuvent être observées facilement. Nous décidons de faire une balade de 5 heures qui passe part différents sites où sont exposées ces statues.

Les statues du site El Purutal ont même gardé leurs couleurs.

À la fin du tour, nous arrivons sur le site du parc archéologique de San Augustin. Ici, il y a la plus grande collection de statues et un musée bien expliqué.

Les recherches archéologiques n’ont pas encore donné de signification pour ces statues. Il est difficile de dater ces statues, certains disent qu’elles dateraient de 1000 ans av. J-C et d’autres disent qu’elles dateraient juste avant la conquête des conquistadores espagnols. L’origine des statues reste mystérieuse. Malgré la beauté de ces monolithes sculptés, il reste beaucoup de recherches à faire.